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Quelques jours au Japon - 3 - Dans l'ambiance

Écrit par matt

Je retourne à mon hôtel, pour prendre une douche. Il faut enlever ses chaussures devant l'accueil, et enfiler des pantoufles. On me mène à ma chambre. Petite entrée. Toilettes, douche, et chambre avec tatami.

Pas mécontent de pouvoir me décrasser. Toilettes chauffantes, douche et baignoire séparées, thermos pour se faire du thé.
Je souffle, en me demandant où je suis.


Puis, je repars au Green club, car je n'avais pas encore visité les deux étages du bâtiment...

Au premier étage, des stands assez chics. Ginza Morimae, de Seiji Morimae. Des arbres tirés à quatre épingles, des pots antiques. Du beau, et... inabordable. Des vendeurs en costume cravate. 

D'autres stands, plein de suiseki. 

Au second étage, que des shohin. De qualité hallucinante. Aussi plein de petits rogatons prometteurs pas trop cher, de petits pots, neufs et d'occase.

Je refais trois fois le tour du marché, une fois pour voir, une fois pour prendre des photos, une troisième fois pour revoir. J'achète quelques pots, pas beaucoup, car j'ai une petite valise, qui ne doit pas être trop lourde au retour...

Je vais retrouver Peter Warren, on discute encore un peu, et on se promet daller prendre un pot le lendemain soir. 

Il est 17h30. Le club ferme. J'ai encore deux heures avant mon dîner au ryokan. Je déambule un peu dans les rues de Tokyo... Je me plonge dans un monde d'enseignes lumineuses incompréhensibles, dans des rues bondées. De chaque restaurant viennent des lumières et des parfums inconnus.





De retour dans ma chambre, je me change, et descends pour le dîner. On me conduit à travers un couloir vers ce que je crois être la salle de restaurant de l'auberge. L'employé ouvre une paroi coulissante, et m'invite à entrer. Il  m'arrête au moment où j'allais commettre un impair : entrer avec les pantoufles sur le tatami. Je laisse donc mes pantoufles, et entre en chaussettes dans une petite pièce nue, tatamis au sol, douce musique traditionnelle, une table basse au milieu de la pièce, et, devant elle, un petit fauteuil. 

Je m'assieds donc seul à cette table, sur laquelle se trouve une théière, un bol, deux baguettes, et une petite feuille de papier avec des idéogrammes. Et l'employé referme les parois coulissantes. Me voilà bien. Que va-t-il se passer ? 

Je regarde devant moi. Il y a comme un petit tokonoma, peu profond, avec un kakemono. A sa gauche, un petit vase est suspendu, avec deux freesia jaunes, qui tremblent sous le courant d'air léger d'un ventilateur. En bas, à droite, sur un petit plateau, une maison miniature en métal. Je me dis : trois éléments : le ciel, la terre et l'homme. Bon, ça ne rigole pas ! 

Et là, l'employé arrive avec une serviette chaude. Il me la tend. J'attends qu'il reparte pour m'en servir, ne voulant pas à nouveau me donner en spectacle...

Puis il revient, avec une assiette, qu'il dépose sur la table. Il me dit : « japanese dish », avec un sourire. Et il me montre la première phrase sur le papier devant moi. Je comprends alors qu'il s'agit du menu. Je suis bien avancé !

Je commence à déguster ce délicieux étagement de fines tranches de poulpes et de poivrons accompagnés d'une sauce légèrement sucrée. J'essaie de me tenir droit sur mon petit fauteuil. C'est délicieux. Mais je n'ai qu'une crainte : que le type entre à nouveau pile au moment où par maladresse je fais tomber une tranche de poulpe sur la table. Ouf, je finis avant qu'il ne revienne. Et à partir de là, c'est une procession de plats, qui se succèdent en petites assiettes, aussi imprévisibles que surprenantes au palais : crevettes et seiches aux cives, poisson à la citronnelle, soupe de salade et champignon shitake, crêpe chinoise, riz sauté au porc, soupe miso... Et enfin m'arrive un gâteau à la fraise. Bizarrement connu. C'est peut-être pour le japonais la touche d'exotisme ! 

Je le mange, et, ne sachant ce qui doit se passer ensuite, j'attends. Puis au bout d'un moment, le serveur passe la tête par la porte coulissante et me dit, avec un sourire mi gêné mi amusé : « finish! ».

Je me lève, je reprends mes pantoufles et monte dans ma chambre. Là, je me dis : quel gros balourd je suis... Mais quel délice ! 

Je découvre mon lit, et je m'effondre de fatigue...