La convention EsDG 2010 aura été l'occasion pour plusieurs d'entre nous d'effectuer quelques achats. Certains se sont arrêtés sur les plans de Sainte-Lucie que Laurent Breysse proposait. Le fait d'arriver tôt le samedi m'a permis de choisir tranquillement dans son stock(le bonsaï, c'est comme la brocante : mieux vaut arriver tôt), et de sélectionner, après quelques hésitations avec un plan voisin (qui est d'ailleurs parti chez un mien camarade d'école), un sujet qui s'avère en fait être un vrai coup de coeur.
Mais avant de voir l'arbre, quelques rappels.
Le cerisier Sainte-Lucie fait donc partie de la grande famille des prunus. Ce nom de Sainte-Lucie date du XVIIème siècle, lorsque le bois de cet arbre (aussi appelé faux merisier) servait à la fabrication d'objets religieux dans le couvent des Minimes de Sainte-Lucie-du-Mont, dans le département de la Meuse.
Dans la nature, le cerisier Sainte-Lucie s'adapte à beaucoup de sols, ce qui explique sa large diffusion en France (sauf dans l'Ouest, apparemment) et ailleurs. Un rapide tour sur wikipedia m'a permis de découvrir cette citation de Malesherbes : « Le mahaleb ou arbre de Sainte-Lucie [...] est certainement celui de tous les arbres que j'ai plantés qui vient le mieux dans les mauvais terrains, de tout genre, soit sablonneux, soit crayeux. »
Il est proche du cerisier par son bois, mais ses fruits, noirs à maturité, sont beaucoup plus petits et acides que les cerises. Cependant, les-dits fruits sont utilisés pour produire des liqueurs (le Mirinello di Torremaggiore, en Italie, et le quenot, en Bourgogne), et l'amande du noyau produit une épice (le mahaleb) utilisée dans la cuisine grecque, proche-orientale et moyen-orientale (sa saveur est un mélange de noisette et d'anis, semble-t-il).
Le cerisier Sainte-Lucie peut atteindre, dans de bonnes conditions, les dimensions d'un arbre, mais se rencontre surtout sous une forme buissonante. Il est alors très intéressant en bonsaï, puisque les troncs vont fréquemment offrir de magnifiques bois morts, contrastant avec une écorce noire, craquelée dès que la maturité vient. De plus, ses feuilles ovales et dentées, mesurant à l'état sauvage 5cm de long, se réduisent facilement. Sa floraison, faite de fleurs à 5 pétales groupées en racèmes, est très odorante. Il faut aussi noter que le bois, l'écorce et les feuilles dégage un parfum, lié à la présence d'une substance, la coumarine, que l'on trouve également chez les graminées (c'est elle qui donne au foin son odeur).
La vitesse de croissance est moyenne, ce qui pose d'ailleurs des difficultés lorsque le Sainte-Lucie est utilisé en arboriculture fruitière pour accueillir des greffes de cerisiers à fruit. Pour l'exposition, mieux vaut le placer à l'ombre l'été, éviter les vents desséchants, ainsi que les gelées tardives. Le Sainte-Lucie est enfin un arbre gourmand, tant en eau qu'en engrais.