sans réfléchir voila le chemin visuel par lequel je parcoure naturellement le tableau (1ere impression donc)

Je ne sais pas si je réponds bien à ta question (tu me connais, je suis parfois un peu dur à la comprenette), mais :

Le premier arbre à gauche serait mis au rebut par les "juges" des concours, en tout cas en Europe. Il y a pourtant de très beaux "escargots", voir par exemple sur le site de Giacomo Pappalardo le chêne et le sabina dans la gallerie : http://xoomer.alice.it/giacomopappalardo/. Bon, il n'a toujours pas modifié dans la traduction française "usines en nature" (<- plants in nature <- piante in natura), mais le reste vaut le coup d'oeil 

Le deuxième comporte une "fourche" : idem, tu présentes un arbre comme ça, on se gausse... Pourtant, il suffit de se ballader dans la nature et d'ouvrir les yeux.

Le quatrième, une branche qui semble partir de l'intérieur d'un angle. Là, c'est carrément le bonnet d'âne qu'on t'oblige à porter...

Les cerisiers par contre, on dirait des virtuels de Clem 

Alors après, qu'est-ce que ça nous inspire, ou nous apprend pour le bonsaï ?
Peut-être que l'ensemble, ou l'impression d'ensemble (il s'agit ici d'une forêt) est peut-être plus importante que l'additiopn de règles strictes (pas de fourches, pas de branches partant de l'intérieur d'un angle,...)

Mes deux centimes d'euro...

Je ne connais pas Takeshi (ça ne saurait tarder  )
Mais par contre pour avoir sur la table de nuit les 2 Jecker :

Il y a 2 parties dans le tableau :
-l'aérien avec les pins, très haut, le feuillage
-le terrestre avec les cerisiers, le bâtiment.

Le lien entre les deux : la boucle qui emmène de l'un à l'autre.

En y allant, on traverse plusieurs espaces vides dont le ciel, le lac et finalement le chemin.

Maintenant, aller plus loin, c'est dur pour un gars qui ne comprend rien à l'art.  :'(

  !!!
les defauts de nos arbres les rend uniques.
comme nous !!! perso , je suis plein de defauts et je suis unique  ;D
certe c'est ce que l'on remarque en premier, une branche non conventionnelle, une imperfection...
Là ou ca atteind "le top "pour un arbre , c'est quand on comprend que ce "defaut" est volontaire,  travaillé!  mit intelligemment en evidence .... 
le rendant ainsi, unique !


Le "rond" que fait  la branche, rend ce tableau unique !

l'artiste l'a bien compris et s'amuse de l'effet que fait cette imperfection !!!  ;D

En gros, le bonsai serait basé sur une structure de type zelliges, une tesselation avec une rupture de rythme au point focal ?....

Cette approche est structuraliste à l'extrême. Mais les schémas proposés sont en 2D.

Le bonsaï est-il plan ?...

Perso, je pense qu'il faut se méfier : ce n'est pas parce qu'une estampe est japonaise et qu'elle présente (entre autres) des arbres qu'elle est significative pour le bonsai.
L'esthétique du bonsai japonais moderne est une esthétique de type "zen" (même si c'est un raccourci de le dire ainsi), c'est à dire une conception élitiste qui tenait justement les représentations des estampes pour le summun de la vulgarité.

perso je ne l'ai plus vu comme une utilisation magistrale des espaces vides et des points focaux afin de diriger le regard du spectateur exactement ou le veut le peintre.

Le fait qu'il y ai des arbres sur le tableau est pour moi accessoire : ca aurait aussi bien pu être des montagnes, des parasols ou autre, tant que la répartition des espaces vides est respectée le trajet du regard reste inchangée.

Bien sur la même technique peut s'appliquer au bonsai, à la photo, à la déco d'intérieur,etc. 

Plus que béotien en matière d'art, mais pratiquant la photo, je rejoindrais plutôt Lolounette, et pour paraphraser JPO2 sur un autre fil, c'est une question de "dynamique du regard"...
J'analyse le tableau exactement comme Lolounette, mon regard est attiré par la boucle qui me renvoie immédiatement sur les promeneurs puis les cerisiers, la construction et enfin les pins qui me renvoient sur la boucle.
Habituellement, il y a un sens de lecture, un début et une fin, on entre dans l'image par un point focal et on en ressort en suivant un sens de lecture "évident".
A mon avis, la particularité de ce tableau réside dans le fait qu'on n'en sort pas...

"Celui qui sait qu'il ne sait pas, éduque le. Celui qui sait qu'il sait, écoute le. Celui qui ne sait pas qu'il sait, éveille le. Celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas, fuis le."
Se Ma-fa, Règles, IV ; IVe s. av. J.-C.

"La science mal comprise c'est pire que l'incompétence"

Tu sais Alfa, on peut faire dire à peu près tout ce qu'on veut au sujet d'une oeuvre...

A moins de bien connaître une biographie de l'auteur et son contexte historique, j'ai bien peur que nos supputations ne soient vaines...

Il est clair que Hiroshige a usé de règles normatives en les utilisant comme un language esthétique et graphique. J'en veux pour preuve - et comparativement à l'exemple proposé par Michel - cette estampe qui reproduit le même graphisme de cette branche (anti-naturelle) en forme de cercle, qui focalise cette fois, non pas un espace vide, mais un détail du paysage lointain; une perspective inversée, un insert, un zoom, un gros plan. Technique largement utilisée de nos jours dans la bande dessinée et au cinéma bien entendu. Et puis il y a cette branche tombante. Elle semble établir la relation entre la ville et... le village, la campagne, reliés par l'arbre: la nature omniprésente, forte et garante de la vie. C'est ce que je ressens.
Bel héritage artistique..
Cette estampe fait partie des cents vues de Edo (actuellement Tokyo).
J'ai eu le bonheur de voir l'exposition d'estampes japonaises du musée Guimet à Paris, il y a quelques mois. Elle exposait une majorité d'oeuvres de Hiroshige. Force est de dire qu'en les voyant réellement, les questions fusent à l'esprit, mais les réponses ne tardent pas à venir avec l'émotion. Dans ces circonstances, il est moins question d'analyse que d'une soudaine révélation de ce que l'art peut apporter d'enrichissement pour  notre éthique personnelle. Donc pour l'art du bonsaï, il est préférable à mon avis de retenir l'émotion, plutôt que l'analyse. Ne pas copier, mais s'inspirer.
C'est en gros ce que dit Jeker.