Cher Kimboto,
Le bonsaï est vraiment un art formidable.
Les règles, leurs transgressions, les formes, la céramique, l’esthétique; deux trois choses encore assurément.
La photographie que tu nous as présentée me laisse à voir un bel arbre très expressif ; 1 tronc - 2 branches, 2 troncs, battu par le vent, semi-cascade, forme naturelle … d’une certaine manière, peu m’importe.
Ce bel arbre expressif occupe un pot fascinant, d’une grande force. C’est ce lien entre l’arbre et le pot (l’essence même du bonsaï) qui m’interpelle là.
Ce bonsaï m’évoque un petit texte que j’ai rédigé il y a quelques années et que je retranscris ici volontiers, en toute modestie.
Arbre d’avant les arbres, d’avant même la forêt ; d’un univers sauvage et chaotique.
Pour quel génie tes bras se dressent,
Sur quel infini s’accrochent tes racines et à quelle force ancestrale puise ce tronc.
Tronc dont pas même le père des Dieux y façonnerait le mât du grand coursier des mers.
Branches inutiles dont l’artisan le plus habile ne se résoudrait pas à y faire douves du tonneau ou planches du sarcophage de nos rois.
Arbre dérisoire, tu forges ton apparence et suis ton chemin.
Que passe le poète pour louer ta grandeur.
Le jardinier céleste composera un bonsaï, entre beauté et nature, esprit et harmonie.
Je suis désolé de ne pouvoir t’aider davantage.