Bonjour Lusso
Tout d'abord, permets-moi de t'exprimer ma sincère admiration pour cette énergie que tu développes pour animer ce site. Je te remercie de même pour ton message de bienvenue. Il y a 20 ans, ces espaces de rencontre n'existaient pas, et l'ambiance des clubs d'alors ne me convenait pas. Comme on dit, pour vivre heureux, vivons caché... mais que vaudrait une passion sans son partage, un peu comme le paradis?
J'ai vu que le sujet du yamadori était effectivement polémiste. Mais ne serait-ce pas plutôt une opposition corporatiste qui soit en cause, entre les "professionnels" du prélèvement (qui n'existaient pas du temps de ma guerre), et les simples amateurs?. Je dis cela car, de mon point de vue d'avant le déluge, j'ai retrouvé cette influence des gens du métier sur le monde du bonsaï encore plus grande aujourd'hui qu'elle ne l'était du temps des Samson, Lesniewicz, Naka etc... Il s'en trouve du très bon à prendre, de la part de personnes visiblement très expérimentées et en plus, volontaires pour faire partager leurs connaissances, mais je me méfie des abus, comme celui qui pourrait mener à une sorte d'autorité sur le prélèvement pour raison... de raison sociale, charges et autres. J'avance le mot abus, excuses-moi, je te prie, s'il est exagéré mais, simplement,la montagne n'a jamais présenté de facture pour avoir cédé son arbre, que je sache. Bon, autant le dire: en fouinant un peu, j'ai reconnu sur le site d'un pro les arbres d'aspect très caractéristique que je n'avais plus retrouvé dans la nature.
Quelque chose m'étonne aussi: on voit très peu de bonsaîs (dûment formés),à vendre: pourquoi?

Bonjour Fabizen,
Merci pour les trois "!!!", c'est indulgent de ta part. Ilfaut que je fasse des photos, c'est vrai, même si cela n'a jamais été ma tasse de thé. Notamment d'un spécimen très atypique de pin à crochet, agé de 90 à 100 ans pas dendrométrie comparée avec une de ses branches mortes, mais d'une allure de lettré et couvert d'une écorce très fine, tout à fait étonnante pour l'espèce à cet age. Il me reste quand même à maîtriser l'envoi de clichés sur le site, qui va me faire pousser quelques cheveux blancs de plus. Question patience, justement, je suis d'accord avec toi: comme dans beaucoup d'autres disciplines d'origine orientale, l'esprit européen est un tantinet décalé par rapport à leur philosophie d'origine. De fait, créer des bonsaïs par semis, bouture et macottage est passionnant. Entre autres,j'ai choyé pendant 15 ans un petit orme style balai dont je n'étais pas peu fier, pendant que la graphiose tuait presque tous les sauvages. Cependant, je crois que si ces techniques sont vraiment gratifiantes avec des feuillus, et la patience en question, cela est moins évident concernant les conifères, qui n'ont pas leur pareil pour retenir sur eux les marques du temps et des épreuves passées, que seule la nature peut leur administrer avec une telle sévérité et en même temps une telle grâce de résultat. Pour faire court, je crois que, concernant ces essences, l'élégance des vieux sujets naturels est inaccessible à un travail de main d'homme. Même les japonais, malgré leur faculté à poursuivre leur travail sur le long de dynasties entières, n'ont pas échappé à cette appréciation de l'oeuvre souveraine des éléments naturels.

je vais essayer d'envoyer un (mauvais) cliché du pin à crochet, et un autre (mauvais) cliché d'un futur mame de pin sylvestre (11 cm haut). Ils sont brut de nature. Je ne déplace pas mes autres sujets pour la photo, because contre indication pour la reprise...Texte

En fait, tu as inséré un fichier PDF

Pour insérer des photos ( souvent, ce sont des fichiers JPG ), il faut d'abord s'arranger pour en réduire la taille. Ensuite, la bonne procédure pour les insérer est expliquée ICI.   

La page Facebook des Esprits de Goshin
bonsaiPA : les Petites Annonces du bonsaika

Voilà du mieux, merci pour les tuyaux!

Bienvenue Kimboto
voilà deux sujet très prometteur, j'ai une préférence pour le petit, mais c'est une question de gout personnel.

Le chemin qui méne à la paix interieure consiste à terminer les choses que tu as commencées

Et tu ne serais pas le seul intéressé Fab'   

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Il existe une voie intermédiaire entre le semis et le yamadori : celle des arbres importés du Japon. Il s'agit essentiellement du résultat de semis, boutures et marcottes sur plusieurs générations. Elle est neutre pour la nature mais bien entendu elle implique un coût supérieur, contrepartie du temps nécessaire pour obtenir l'arbre. Si on rapporte le prix du yamadori au temps que la nature a mis pour les "produire", la comparaison est en faveur du yamadori. Certains objecteront toutefois que les yamadoris nécessitent ensuite un travail de mise en forme. Un travail, même s'il est à moindre échelle, est également nécessaire pour les arbres provenant du Japon ou autres pays asiatiques, ne serait-ce que pour les entretenir, pour ceux qui ne peuvent être améliorés. Et pour acquérir la technique et la perfectionner, les plans de pépinère et les pré-bonsaï suffisent bien souvent.

Pour ma part, je privilégie de plus en plus la voie des sujets japonais. Mais j'ai également quelques yamadoris prélévés par des professionnels respectueux de la nature.

Sympa tout  de même tes deux yamas, Kimboto

Bonjour ! Voilà une ouverture de sujets bien fournie ! Le sujet des imports se débat,  mais là-dessus, je ne suis pas très objectif, d’abord pour avoir vu une des seules collections de Guyane se faire entièrement torpillée par un champignon venu d’ailleurs. Pourtant, ce n’étaient pas les agresseurs endémiques qui manquaient, là-bas ! Et bien, c’est un bonsaï d’import qui nous a amené pire… Ensuite, j’ai le sentiment qu’un bonsaï, c’est comme un animal domestique, une sorte de réceptacle de toute l’affection qu’on porte à tous les animaux , et donc, dans notre cas, à tous les arbres. Or, ceux que j’aime sont ceux qui ont accompagné mon enfance, puis ma vie, ceux bien d’chez nous, en France. Je serais curieux de connaître la sensibilité des japonais concernant nos espèces européennes. Ils doivent les trouver beaux, c’est sûr, mais seraient t’ils enclins à en faire collection ? Je pense qu’ils sont en fait dans une démarche similaire, de rendre hommage à leur milieu naturel ( extraordinaire d’ailleurs, j’ai des bouquins de photos de Shinzo Maeda qui en font mal aux yeux !) par ce travail de sublimation esthétique réalisée sur leurs petits arbres. C’est pareil pour le prélèvement : à une époque, existait une véritable caste de chasseurs de bonsaïs, affrontant les tempêtes sur le falaises du Hokkaïdo, affidée aux grands maîtres qu’ils fournissaient dans le fil de leur sensibilité, selon une relation de fournisseur à client qui dépassait le simple et réducteur aspect commercial. Chez nous, notre penchant naturel à la compétition, à l’appropriation matérielle, a dévoyé l’esprit du prélèvement. Le problème du nombre n’en est qu’une conséquence. Il dépasse même la notion financière, quand je vois le nombre de prélèvements apparemment effectué par les clubs pour les séances de mise en forme, et surtout d’entendre parler de « matériel », un terme si peu élégant, choquant, cela me conforte dans mon opinion. C’est cette tournure de pensée occidentale qui m’a d’ailleurs fait cacher ma première collection, faite de prélèvements alors que le procédé était encore marginal : je ne voulais pas déclencher de jalousies, tout simplement ! Il n’y a qu’à lire les commentaires sur les photos d’arbres, dans les forums : « je t’envie »…. «  j’aimerais bien en avoir un comme ça »… « t’es un veinard »… etc, éloquent, non ? Bon, personne n’est parfait, sinon tout le monde serait ennuyeux. J’espère que vous ne vous priverez pas de me le dire si c’est le cas.
Quand à mes arbres, je suis content qu’ils vous aient plu. Le pin à crochet est un peu compliqué à former, le petit sylvestre est un bijou naturel, du gateau pour la suite. J’en ai d’autres mais ne les bougerait pas d’un mm pour la photo. On verra plus tard.
Pour l’amazonie, c’est un milieu peu propice au bonsaï, d’abord parce que la plupart des 3000 essences d’arbres ont des feuilles comme des pelles, leur principal souci étant de trouver de la lumière. Pour cela aussi, la plupart poussent très vite au détriment d’écorces de caractère. Il existe cependant des exceptions intéressantes. De même, certains arbres domestiques donnent des résultats intéressants, comme l’acerola. Bon, il y a quand même de quoi dire, si vous voulez, je pourrai développer…