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Un furansu-jin au pays du soleil levant - Les préparatifs

Écrit par Louis-VB

Le voyage au Japon, j’en rêvais depuis mon adolescence, donc bien avant que le bonsai prenne une grande importance dans ma vie. J’avais tout entendu, ou presque, au sujet de ce pays et de ses habitants. Une culture difficile à apréhender pour nous autres occidentaux pleins de certitudes cartésiennes, une langue qui necessite des années d’études avant de pouvoir simplement communiquer (et encore, avec des phrases simples!), des megapoles immenses et inhumaines avec des banlieues tentaculaires, d’où les fameux « salarymen » partent le matin aux aurores pour rentrer à la nuit titubant de fatigue ou de saké. Tels etaient quelques uns des clichés véhiculés dans chez nous envers un pays que finalement on ne cherche pas vraiment comprendre.

Même si la fascination restait tenace malgré tout, c’est le bonsai qui m’a incité à franchir le pas du voyage au Japon. Regardant régulièrement sur internet les prix des billets, c’est ma chère épouse qui finalement, lors du dernier Noël, m’a mis devant le fait accompli : « J’ai trouvé un billet vraiment pas cher pour Tokyo du 29 Avril au 14 mai, ce seront tes vacances en solitaire. Joyeux Noël ! » . 

Une fois l’enthousiasme dissipé, il fallait se mettre au travail et préparer ce voyage qui devait rester inoubliable.

Barrière de la langue oblige, beaucoup de personnes partent au Japon en voyage organisé. Mon voyage fut différent. Le but de cette série d’article est de donner quelques informations toutes simples, pratiques et sans prétentions sur ce que peut être le voyage plus ou moins en « autonomie » d’un passionné de bonsai, dont le budget n’est pas extensible à l’infini et qui bien sûr, ne parle pas un traitre mot de japonais.

Ne vous fiez pas trop aux gens qui vous diront « Le Japon, c’est très difficile, c’est cher et on y comprends rien ! Si tu n’est pas accompagné par quelqu’un qui parle la langue, c’est la galère assurée !  » . Si vous êtes un tout petit peu débrouillard, et curieux, avec bien sûr un petit minimum de budget, mais sans se ruiner, le Japon, c’est absolument fantastique.

Les guides touristiques ne sont pas d’un grand secours pour l’amateur de bonsai.

Je me souviens avoir feuilleté frénétiquement les pages du « Lonely planet » pour voir ce qu’ils disaient d’Omiya ou des monts Nasu ou Azuma (deux regions où l’ont trouve les pins pentaphylla à l’état naturel). Rien de tout ça dans les guides, pour eux, Omiya n’est qu’une des grandes banlieues de Tokyo et ils ne doivent même pas savoir qui est Kimura !

Il faut donc se débrouiller tout seul, et internet est d’un grand secours.

Voici quelques liens pour préparer votre voyage :
Très utile pour les horaires de train et les correspondances, mais il faut etre precis !
http://www.hyperdia.com/

Le plan du bonsai town d’Omiya
http://members.iinet.net.au/~jold/bonsai-in-asia/japanomiya.html#fourseasons

Un lien utile pour le tourisme a Omiya
http://www.scvb.or.jp/e/index.html

Les auberges de jeunesse, autre mode d’hebergement economique
http://www.hihostels.com/dba/country-JP.fr.htm

Bref, si google est votre ami, vous trouverez enormement d’informations pratiques.


Quelques points généraux importants :


1) Le budget.

Le Japon n’est pas si cher. Evidemment, la parité euro / yen dépend de l’humeur de nos « amis » des marché financiers et peut augmenter sensiblement le cout du voyage. Mais sorti de cette donnée pénible et fluctuante, il est possible sur place de faire pas mal d’économies : la nourriture est très bon marché, surtout si vous aimez le riz (sachez que le japonais au quotidien mangent assez peu de sushis, probablement moins que beaucoup de bobos parisiens). En cherchant un peu, et à fortiori en dehors des grandes villes, les hébergements sont assez bons marché. Il en est de même pour les transports, surtout si vous n’êtes pas trop pressés et que vous arrivez à jouer entre les différentes compagnies de train(il y a beaucoup d'autres compagnies que la Japan Railway, et la concurrence est rude). J’ai aussi choisi de ne pas aligner les kilomètres et m'imprégner des endroits visités. Le fameux Japan Railway Pass n’en devenait plus du tout idispensable. Dans le cas contraire, prenez-le.



2) La langue


C’est un point difficile. Les japonais parlent pas ou peu anglais, surtout les anciennes générations, bien représentées dans le monde du bonsai. J’ai remercié la providence de m’avoir fait acheter un petit guide de conversation avant de partir. Il m’a été extrêmement utile, car les gens, même dans les grandes villes m’ont paru très ouverts et ont souvent engagé très facilement la conversation, comme ça, par simple gentillesse. Si vous avez un petit lexique et quelques phrases types à montrer, l’experience n’en sera que facilitée et plus sympathique.

Quelques mots sont cependant absolument indispensables :

« Konichiwa » : bonjour, avec les variantes du matin « Ohayo gozaymas » et du soir « Kombawa »
« Sumimasen » : excusez-moi !
« Furansu-jin » : français
« Arigato gozaimas » :  merci
« Hai » : oui et si, omniprésents. Le non, « îe », est nettement moins utilisé !
Et l’inévitable :
« Subarashi des! » : c’est magnifique !

3) Les déplacements

C’est assez facile, les infrastructures sont hyper efficaces, le personnel prêt à vous renseigner et sur la plupart des lignes, les informations sont aussi données en anglais.

4) Les hébergements

Plusieurs possibilités. Le ryokan est la plus connue, ce sont des chambres d’hôtes dans des demeures souvent traditionnelles. 

Pour faire des économies et quand on est seul, les business hotels sont une option intéressante. 

Certes, c’est assez peu glamour, les chambres sont minuscules (ça ressemble parfois à une cabine de bateau) mais les tarifs peuvent être très avantageux, y compris à Tokyo.

Et vous serez souvent le seul touriste occidental.

5) La nourriture

C’est le poste qui m’a fait faire pas mal d’économies. Je me préparais des petits repas dans ma chambre d’hotel avec ce que j’achetais dans les petites superettes: boulettes de riz, nouilles, bento (boites en plastique dans lesquelles on trouve un repas complet). Il y a parfois quelques surprises car les étiquettes sont incompréhensibles, mais ça fait partie de l’aventure. 

Il faut de toutes façons au moins une fois aller dans un restaurant traditionnel, c’est inoubliable.

Voilà pour les quelques considérations générales.

Le prochain épisode sera l’arrivée à Tokyo, et les premières surprises, dans un pays qui n'en est pas avare.