Bonjour, je suis content que Matt ait ouvert ce fil car le pin cembro ou arolle est un arbre qui me fascine et que j'ai beaucoup de plaisir a observer en montagne.
Je me permets d'apporter quelques informations supplementaires, valables pour des arolles vivant dans leur habitat naturel.
Le pin cembro est typiquement une espece relique des dernieres glaciations. Lors du recul des glaciers qui recouvraient l'Europe a l'epoque, son aire de repartition a suivi. C'est pour cette raison qu'on le retrouve exclusivement a l'etage subalpin et qu'on retrouve en siberie une espece extremement proche, le pinus sibirica. Il ne peut pas survivre ou se regenerer en plaine ou a basse altitude a l'etat naturel.
Il est donc parfaitement adapte a un environnement specifique et tres hostile. Son adaptation au froid est remarquable: il resiste a -45 et sa photosynthese et son fonctionnement racinaire debutent a -4! Toutes les courbes materialisant ses fonctionnements vitaux sont decalees vers les basses temperatures. Par exemple, son maximum de photosynthese se situe entre 10 et 14 degres.
Il est tres sensible aux fortes temperatures dans son jeune age.
Dans la nature, c'est un pin qui aime les sols frais, plutot riches, acides et lessives. Il deteste les eaux stagnantes, et les sols riches en argile ainsi que les lithosols, type pierriers. Ce n'est pas un pionniers.
Tout cela pour dire que la culture du pin cembro en dehors de son habitat naturel est probablement assez difficile mais peut etre pas impossible.
A titre de comparaison, un autre espece relique des ages glaciaires, le pin a crochets, est probablement bien plus facile a adapter (les nombreux membres du forum qui en possedent semblent le prouver) car son amplitude ecologique tres grande, ce qui en fait une espece beaucoup plus plastique et adaptable que le cembro. Tout ceci est accentue par le fait que le pin a crochets possede une grande variabilite dans ses ecotypes, ce qui n'est pas le cas de l'arolle.
Je suis vraiment curieux de voir l'evolution de tes arbres, Matt. J'ai pour ma part plus ou moins renonce a en cultiver, pour deux raisons (en plus des difficultes de culture):
Je trouve trouve que la forme des arolles dans la nature me parait bien difficile a reproduire en bonsai et que le pentaphylla se prete finalement bien plus a des formes originales (avec des difficultes de culture aussi bien sur! ). Mais c'est une opinion discutable...