Vos commentaires témoignent d'une grande attention et dune réelle sensibilité.... Il reste peu de choses à dire.
Le Stewartia est une plante peu connue en Europe. Même en bonsaï, il est rare d'en trouver, dans les expo et chez les professionnels.
Et pourtant, quelle beauté !
C'est sûrement un des feuillus les plus intéressants et les plus délicats des collections japonaises : son écorce couleur cuivre, ses branches délicates, ses petites fleurs blanches, ses couleurs impressionnantes à l'automne méritent qu'on s'y intéresse...
Je me permets de vous renvoyer à ce lien, où l'on trouvera des photos de l'arbre en bonsaï et surtout grandeur nature :
http://images.google.com/images?sourcei … monadelpha
Pour en revenir à notre forêt, je vais essayer de synthétiser :
Un groupe de 11 arbres, divisés en 4 sous groupes, de nombre et de diamètre différents.
Tout l'ensemble est dirigé vers la droite : le mouvement est marqué par la direction de tous les troncs, exceptés les deux plus petits à gauche, qui font un léger contrepoids, et par la lauze, qui s'affine en pointe vers la droite. Enfin, l'espace vide finalest plus important à l'extrémité droite qu'à l'extrémité gauche.
A gauche, deux arbres se détachent nettement des autres par leur diamètre : ce sont les "arbres-parents". D'habitude, dans une forêt, ils sont de taille différente pour qu'on puisse distinguer le père" et la "mère", avec le plus gros (le "père") devant. Ici, on a l'impression que le plus gros (du moins le plus haut), est légèrement derrière l'autre. Ce sont en tout cas ces deux arbres qui donnent le point de gravité de la forêt : ce sont eux qui sont les plus droits, bien que leur sommet esquisse déjà le mouvement vers la droite.
Tous les troncs témoignent d'une formation patiente et rigoureuse : il n'y a pour ainsi dire aucune raideur, et chacun montre des ruptures de pousse qui sont les signes d'une taille régulière pour leur donner du mouvement, léger et naturel.
Les branches, quant à elles, sont bien dans l'esprit de l'espèce : fines, très ramifiées, et dirigées vers le haut. Les troncs des deux groupes centraux (de deux arbres chacun) n'ont de branches que sur leur partie supérieure. Cela donne beaucoup d'espace vide, de respiration, entre les groupes, au milieu de l'ensemble.
Enfin, la plantation du groupe sur la lauze a une grande harmonie : deux creux dans la mousse soulignent la rupture après le premier, et surtout après le troisième groupe (en partant de la gauche). Le "petit ruisseau" dont parle MariClo a une importance capitale dans la composition : il invite le regard à pénétrer de biais dans le bosquet, et à se poursuivre dans le dernier espace vide intérieur, qui est le plus grand, pour ensuite passer à un autre, puis à un autre... Il y a aussi un autre petit "ruisseau" qui s'esquisse presque à l'extrémité droite de la lauze, comme une autre entrée possible.
Remarquons que la lauze souligne aussi par ses ondulations ces "ruisseaux" ou ces retraits de la mousse.
Enfin, la mousse est plus épaisse à gauche qu'à droite, ce qui peut donner l'impression, d'une île ou d'un rivage : l'extrémité droite se jetant dans la mer, dans l'eau d'un fleuve ou d'un lac, impression suggérée, comme le remarque Scitronc, par le reflet de la tablette ...