La hauteur à laquelle tu vas réaliser la marcotte va déterminer la hauteur finale de ton arbre. Sur un hokidachi le tronc représente environ un tiers de cette hauteur. Donc chaque centimètre de tronc en plus ou en moins représente entre 3 et 3,5 cm sur la hauteur finale, à toi de voir selon l’arbre que tu veux obtenir. Ces proportions sont celles qu'on retrouve sur les arbres convaincants dans ce style.
Du point de vue culture, tu peux entailler aux niveaux rouges ou bleus, ça marchera aussi bien. Pas plus bas à cause du départ du tronc secondaire.
Comme la marcotte va être réalisée près de la surface du substrat, pas besoin de pot. Commence par sortir la plante du container en plastique puis enlève quelque centimètres de terreau en surface avec une griffe pour avoir la place de travailler correctement. Pas d'inquiétude pour la santé de l'arbre: 95% des racines se sont enfoncées dans les profondeurs du pot. Par contre,si tu travailles dans une pièce chauffée, brumise les côtés et le dessous de la motte (c'est là que sont les racines actives) et place la dans un sac en plastique.
Après avoir fait les incisions horizontales, une incision verticale et tu enlèves l'anneau d'écorce. Quand l'arbre est actif,si les incisions sont assez profondes, ça doit se faire sans problème. Donc, je ne sais pas si le froid est aussi revenu en Belgique, mais il serait bon d'attendre de voir les bourgeons clairement gonfler pour agir. Une fois l'écorce enlevée, il faut gratter un peu le bois pour éliminer le cambium. Un ou deux millimètres suffisent vu le diamètre du tronc. Pas plus profond: tu risques d'attaquer l'aubier par où monte la sève brute. Si tu as de l'hormone de bouturage du peux en passer sur le haut de la zone traitée.
Ensuite mets un tour de fil d'aluminium diamètre 2,5 ou 3 mm juste sous l'incision du haut. Deux utilités pour ce fil: empêcher l'arbre de créer un pont jusqu'à l'incision du bas pour rétablir le flux de sève élaborée vers les racines, et obliger les racines à sortir à l'horizontale plutôt qu'à la verticale. Le fil ne doit pas être trop gros: il doit être assez souple pour coller au bois et ne pas laisser trop d'espace à l'endroit où tu vas l'entortiller pour le serrer. Ne pas serrer trop fort: si l'aubier (peu épais vu la taille du tronc) est trop comprimé on va interrompre la circulation de la sève.
Sous ce fil, pour être sûr que les racines partent à l'horizontale, j'ajoute un cercle en plastique, percé en son centre en fonction du diamètre du tronc. Pas besoin qu'il soit très large (2 cm tout autour du tronc suffisent): l'important c'est l'angle de sortie des racines, peu importe si elles plongent ensuite, de toute façon il faudra les retravailler plus tard.
Un deuxième fil en dessous maintient le disque en place. En serrant ce deuxième fil à 180° par rapport à celui du dessus (pas comme sur la photo où j'avais la place pour faire deux tours), les zones de serrage où un jour existe entre le tronc et le fil ne sont pas superposées et donc on diminue le risque de voir se créer un pont de cambium.
Une fois le disque et les fils en place, tu peux remettre l'arbre dans son container original. Il faut disposer une bonne quantité de mousse de sphaigne tamisée et humidifiée au contact de l'incision du haut: sur 2 cm de haut et 1,5/2 cm autour. Le dessous du disque, tu remplis avec de l'akadama ou le substrat de surface que tu as enlevé au début: aucune importance, il n'y aura pas de nouvelles racines dedans. Par contre, autour du disque puis au dessus, on remplit avec de l'akadama de petite granulométrie pas forcément tamiser pour enlever la poussière fine: le but est de garder une humidité maximale et que les racines fines puissent pousser sans contrainte. Il faut arriver à ajouter 3 à 4 cm d'akadama au-dessus du niveau du disque. Pour ça le mieux est d'installer un cercle de grillage plastique autour du tronc.
De cette façon : tu arroses facilement ton arbre, la marcotte reste bien humide et la zone travaillée est à l'abri de tout choc ou mouvement.
Une couche de mousse de sphaigne au dessus de l'akadama permettra d'encore mieux garder l'humidité. Chez moi pour éviter la "curiosité" des merles, j'ajoute un disque de grillage plastique par dessus, ça protège aussi du soleil direct et donc du dessèchement.
Désolé c'était un peu long, mais tu as dit que c'était ta première tentative, donc je me suis permis des conseils que tu avais peux être déjà trouvés ailleurs.