Merci pour le lien.
C'est sûr qu'i y a du lourd, de très belles pièces...
mais je ne suis pas bien riche.
J'aime énormément les pots japonais, particulièrement ceux de Tokonamé, mais pour 16.02 euros le yixing est plus à ma portée, et quand même présentable:

Nous avons en effet de bons professionnels, en poteries, mais pas que .. en arbres, tablettes ..  ;-)

Le bonsaï, un rapport à la nature et au temps, au fil des saisons, et beaucoup de passion..

lanig a écrit:

Ça résiste au gel, le Yixing ?

L'offre des artistes potiers français est tout à fait remarquable, en effet, et ils ont bien raison d'appliquer des tarifs en relation avec leurs talents.
J'ai moi-même deux pièces de leurs mains, et j'aimerais en avoir plus!
Le problème se situe sur la gamme des pots de fabrication étrangère en série artisanale plus ou moins manuelle, comme les yixing, ou carrément industrielle (injection), dont on a pas d'équivalent local.
Je ne pense pas que les allemands soient moins chers pour une histoire de normes, encore moins phytosanitaires.
Je crois plutôt qu'ils ont réussi à maintenir un volume de clientèle compatible avec la rentabilité de leurs importations, tandis qu'en France, le commerce a parié sur une "élitisation" du marché (comme dans beaucoup d'autres domaines de loisirs, du sport, de la mode), en pratiquant des coefficients très élevés, mais pour le résultat final d'une raréfaction des amateurs... Une choix fatal, à mon avis, alors que ce ne sont pas nos seules taxes et frais de port qui peuvent justifier pareilles marges.
Je vous joins une capture d'écran significative de ce que les chinois proposent, et à quel prix.
J'ai choisi un produit intermédiaire,23 cm x15x 9, ni le plus beau, ni le plus laid, et pas le moins cher, croyez-moi:

Voyons, Lole66, elle est où, la conscience, de ceux qui revendent leurs articles 10 fois leur prix d'achat à l'étranger (7 euros pièce en prix de gros dans mon exemple), ou de ceux qui aimeraient bien produire local, mais qui se font envoyer bouler par les mêmes commerçants parce que leur tarifs ne permettent pas des culbutes aussi juteuses?... Parce que c'est exactement là que ce situe le vrai problème!
Ce système revient à une fabrique planétaire de canards sauvages: les consommateurs, éreintés, les producteurs français (ou empêchés de le devenir), et les travailleurs étrangers eux-mêmes dont les payes sont misérables.
En fin de compte, nous sommes tous pris en otage dans la mécanique du profit pratiquée par une minorité, elle même en train de disparaître, par défaut de modèle économique lucide.
Finalement non, rien ne m'étonne.

C'est un fait, Corto35, que nous nous sommes appauvris. Ce n'est pas tant que les choses soient chères en soi, mais plutôt que nous soyons très mal rétribués. Un ouvrier allemand chez BM roule en BM.
Cela dit, question inégalités sociales, les allemands sont pas mal non plus, mais les classes aisées dépensent différemment leur argent qu'en France, de manière plus "culturelle", en voyages, objets d'art, créations artisanales (ancien créateur de bijoux d'art, j'en sais quelque chose) et autres hobbies divers comme le bonsaï.
Et, fait remarquable, malgré cette manne financière qui affolerait les compteurs chez nous, leurs prix restent raisonnables.
Concernant les arbres, je n'ai pas été voir ce qui se passait ailleurs, mais le passeport sanitaire étant européen, il va donc impacter tout le monde.
Au train où va l'usine à gaz actuelle, il se trouvera bien un politique pour nous pondre aussi un certificat de capacité pour élever des bonsaïs, histoire de bien-être végétal version bobo branché, comme cela se fait déjà pour les animaux sauvages.

Tu as tout à fait raison, Fabizen.
Il n'est qu'a voir l'usage immodéré que fait un certain opérateur téléphonique, pourtant largement doté par le gouvernement, de la délocalisation pour tous ses services d'accueil SAV et dépannage, et cela bien avant le covid. Et encore, l'intervention humaine, même délocalisée, n'est mise à contribution que lorsque les robots ont épuisé tous les court-circuits possibles.
Et personne ne moufte, simplement parce que tant que l'état perçoit des impôts, frais de douane, TVA ou autre, tout va bien.
C'est pourquoi les marges astronomiques réalisées sur les produits délocalisés, au détriment total des producteurs locaux, ne risquent pas de déranger, puisqu'elles génèrent par définition des TVA astronomiques aussi... CQFD
Heureusement que les bonsaïs nous permettre de penser à autre chose. Nous sommes en quelque sorte des privilégiés, de ce point de vue.
Et puis une passion qui a survécu à 2000 ans d'histoire pourra aussi bien le faire encore de tout, du covid aussi.