En 2008, lors de la convention d’EDG organisée d’une main de maitre à Lyon par notre ami Alexis, (Pensée émue pour lui en ces moments si difficiles), j’ai eu l’occasion de passer pas mal de temps avec une personne que j’aime beaucoup et qui en connait un bout sur la réalisation d’une forêt.
Je veux parler de René Molesti. Un Grand bonhomme (si j’ose dire) du bonsaï. Encore que pour moi, tout le monde est grand.
Nous devons beaucoup à René sans, la plupart du temps, le savoir.
Pour s’en rendre compte, il suffit d’ouvrir les merveilleuses revues “Bonsaï ka“...
Bien évidemment, le thème de la forêt de mélèzes fut abordé au cours de nos discussions de ce WE à Lyon. René me conseilla et me donna quelques astuces avec beaucoup de gentillesse et de prévenance.
Avec le temps, je m’étais constitué une solide documentation sur le sujet.
J'avais enregistré et imprimé les articles intéressants sur ce sujet, des dizaines de photos de forêt qui me plaisaient ou alors des détails particuliers qui avaient toutes leurs importances dans l'agencement des arbres.
J’avais un dossier de plus d’une centaine de pages sur ce sujet, mais en 2011, j’ai eu la chance de suivre la leçon sur le thème Yose-ue de M. Andô, une leçon magistrale, comme toutes les autres d'ailleurs.
Les infos collectées lors de ce WE dépassaient de très loin tout ce que j’avais peu emmagasiné jusqu’à lors.
Au cours de ses leçons, M. Andô nous expliquait les “règles“, mais, contrairement aux autres instructeurs que j’ai eus, il nous donnait aussi et surtout la raison, l’historique des celle-ci.
Comme le disait notre ami Michel : “C’est tellement plus facile quand on comprend le pourquoi.”
Il nous a parlé des règles du placement bien sûr, du substrat et de ses qualités, puis il nous a parlé du mochicomi à suivre pour une première mise en place ainsi que pour l’évolution de la forêt au cours des années.
Fin 2012, je cherchais ce que j’allais bien pouvoir faire pour présenter au mois de mars 2013 à un examen pour le 3e niveau à la Scuola.
Nous avions un WE d’examen et nous devions présenter trois épreuves.
1) Création d’un arbre bonsaï :
a) Créativité et mise en forme
b) Équilibre entre espace plein et espace vide
c) Harmonie de l’ensemble
2) Épreuve écrite :
3) Exposition :
a) Perfectionnement de shitakusa, sensation de saison.
b) Harmonie de l’exposition, choix de la tablette.
c) Épreuve orale : Capacité de l’expression et créativité, explication de sa propre présentation.
Je regardais mes arbres, ils étaient tous trop travaillés pour les présenter à la première épreuve.
Puis, mon regard est tombé sur les mélèzes. Eurêka ! Je tenais mon idée.
La première épreuve, la création d’un bonsaï, serait la réalisation d’une forêt.
J’ai donc commencé à sélectionner les arbres qui en feraient partie en y ajoutant quelques-uns en réserve.
La première chose qui m’est apparue, c’est le volume que ces arbres occupaient…
Je devais encore prendre un arbre, une tablette pour la présentation ainsi que mes outils, tout mon matos plus la valise…
Impossible de loger tout ce monde dans ma voiture et les cours se donnant à Rouen, impossible de faire plusieurs voyages pour moi qui habite en Belgique.
La seule solution que j’ai trouvée a été de réaliser la forêt pour la première épreuve et d’en faire une présentation en expo pour la seconde.
Du coup, un autre problème apparaissait, impossible de faire une présentation avec une forêt dans une caisse en bois.
Je ne possédais pas de pot suffisamment grand pour y installer mes arbres.
Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de me faire un grand pot en bois moi-même.
Second problème, je n’avais pas de tablette pour assez grande pour convenir à ma présentation.
Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de me faire une tablette moi-même.
J’ai, parmi beaucoup d’autres, un gros défaut, celui de pousser les choses jusqu’au bout.
Je suis sans cesse à la recherche du petit détail, du petit plus qui fera la différence.
Ça m’a déjà joué pas mal de tours, je me soigne, mais le traitement est semble-t-il assez long.
J’ai cherché la créativité et l’originalité pour ma présentation et j’ai eu l’idée de la faire complètement sur le thème du mélèze.
J’ai donc réalisé un pot et une tablette en mélèze et avec les chutes de bois, je me suis fait trois petites plaquettes (jita) pour présenter le shitakusa.
Sur les conseils de René Molesti, j’avais réalisé une quinzaine de “baguettes-silhouettes“ d’arbres de différentes dimensions avec lesquelles j’ai pu faire des essais à volonté afin de voir quel positionnement conviendrait le mieux.
[url=http://www.espritsdegoshin.fr/components/com_agora/img/members/2226/Foret-1.jpg]
[/url]
Quand je suis arrivé à quelque chose qui me plaisait, j’en ai fait un petit croquis pour garder l’idée, je savais que la réalisation ne collerait pas au dessin, c’était juste pour avoir une ligne de conduite.
Je suis passé à la réalisation du pot.
J’ai protégé ce pot avec une résine de protections en trois couches et à l’intérieur, j’ai rajouté une plaque de résine pour le fond ainsi qu’une bande de la même résine sur les bords.
Puis j’ai réalisé la tablette. (toujours en mélèzes).
Re…
Il fallait prévoir la mousse pour la troisième épreuve.
Là aussi, mon gros défaut m’a joué des tours, comme je ne sais pas faire les choses comme les autres, je m’étais fait une boite à mousse avec une dizaine de tiroirs.
J’avais garni chacun d’eux de différentes variétés de mousses (ce qui a bien fait plaisir à mes petits condisciples).
Pour ce qui est des tiroirs, j’ai utilisé des couvercles de caisse en plastic comme celle-ci
La fermeture de cette boite coulisse de haut en bas pour éviter que les tiroirs ne bougent pendant le voyage
Chaque tiroir coulisse… c’est d’ailleurs le principe du tiroir.
Et comme toujours et tant qu’à faire, un petit plus avec une place pour un plateau tournant.
La poignée a été découpée dans le dessus de la boite, le dessus est donc bien plat et me permet d’y poser le plateau tournant quand je travaille de grands arbres.
Je cultive mes mousses comme ceci.
Avec une protection grillagée pour éviter les dégâts causés par les merles.
J’en profite pour vous présenter mon assistant.
Quand, j’en ai besoin en déplacement, il me suffit de mettre des tiroirs dans la boite à mousse.