Bonjour Natalensis,
Très loin de moi l'idée d'écrire quoi que ce soit pour soulever une quelconque différence entre les lecteurs! Si je ne me suis pas bien fait comprendre, c'est de ma faute.
Ce que j'entendais par page du livre, le livre de la vie entière d'un arbre, c'est une image pour situer la volonté des bonsaïkas japonais fidèles à la tradition, de figer leurs arbres dans des canons de forme et de structure très stricts. A mon avis, le procédé a l'inconvénient d'éloigner l'esthétique de l'arbre de sa source première: l'adaptation aux aléas d'une longue vie, donc une évolution continuelle, qui elle-même constitue un trésor de grâce.
Bien-sûr, lorsque nous formons nos arbres, nous arrêtons forcément le processus à un certain point, alors que son développement aurait continué de manière peut-être dadicalement différent dans un milieu naturel, mais justement, notre plus grande habileté ne serait elle pas de former le bonsaï de manière à lui laisser, ou tout du moins suggérer ces trois points de suspension, un élémént de spontanéïté présumant une suite.
On a bien vu cela dans la vidéo: l'arbre qui a reçu le premier prix était le plus canonique, et en même temps, à mon avis, le plus figé, hyper canonique même... et ne suggérant rien d'une évolution ultérieure.
L'arbre du jeune bonsaïka, en revanche, était savamment cultivé pour conserver cette dynamique naturelle, que je pense bien plus difficile, pointue, à donner à un bonsaï tout en le maîtrisant comme il se doit.
La méthode chinoise du lignan donne des résultats régulièrement plus proches de cette optique.
Cela par la force des choses, puisqu'elle consiste à laisser pousser l'arbre à sa guise, et ensuite le structurer sur des axes que l'arbre a naturellement décidé de produire. Je trouve que certains de leurs résultats conservent, et inspirent à l'oeil, cette dynamique naturelle de l'arbre beaucoup plus que la plupart des bonsaïs japonais.
Personnellement, j'y suis plus sensible.
Toutes mes excuses si j'ai été un peu long.