Bien, ça commence à bouger ici
Voilà déjà quelques clefs pour comprendre son enseignement :
Wabi-sabi,
Elever,
Perfection,
Patience,
Transmission
Boutures (et semis : misho bonsaï)
Il y en a d'autres mais elles ne me viennent pas à l'esprit de suite.
Maître Andô aime lorsqu'on travaille des boutures ou des semis, voire de jeunes arbres de pépinière. Nul besoin d'être fortuné pour faire du bonsaï traditionnel, c'est l'apanage des exposants de la kokufu ten qui achètent des arbres à prix d'or pour gagner le premier prix et s'en séparent dès la fin de l'exposition car l'arbre ayant des cycles de 4 ans, il ne sera pas exposable à nouveau l'année suivante au meilleur de sa forme...
Elever un arbre depuis la graine ou la bouture permet de tout contrôler, les cicatrices, les racines, la ramification, la taille des branches etc pour atteindre un degré d'exigence élevé.
Temps perdu ? non, car à lire les questions sur les forums concernant la cicatrisation, les inversions de conicité, marcottage et autres techniques "réparatrices", je pense que partir de gros sujets n'est pas forcément un gain de temps à moins d'accepter des défauts qui gâchent l'arbre.
Le travail de yamadori est intéressant pour Maître andô, on se fait plaisir, mais il n'aboutit jamais selon lui à un vrai bonsaï. Nous sommes trop pressés, dit il, un yamadori est un arbre extravagant, plein de défauts qui nécessite au moins 10 ans de mochikomi avant d'être présentable, c'est ni plus ni moins ce qu'il faut à une bouture pour commencer à présenter des caractères de bonsaï.
Le bonsaï est le reflet de notre personnalité dit aussi Maître Andô, il est donc normal qu'il y ait plusieurs voies dans cet art "nouveau" pour les occidentaux.
Il nous dit de rechercher les personnes qui ont la même sensibilité que nous, que lui, pour échanger avec elles, leur apprendre et apprendre d'elles. C'est marrant car on dirait qu'il nous prend pour ses "enfants" et nous explique , en exposition, qu'il faut engager la conversation avec les personnes qui s'attardent devant les mêmes arbres que nous car il y a toutes les chances qu'elles aient la même sensibilité.
Ses cours sont autant des cours de philosophie que des cours de bonsaï. Plus que des techniques, Maître Andô aime nous enseigner le regard, l'humilité, il développe la sensibilité et les qualités artistiques que recèle chacun d'entre nous, bref il nous apprend à faire du bonsaï avec notre coeur.
Maître Andô est un amateur au Japon, et bien qu'ayant appartenu à la fameuse école Hamano, sa pratique du bonsaï reste celle d'une personne qui n'expose pas. Ses arbres dégagent de l'émotion, ils ne sont pas spectaculaires, il aime dire que pour apprécier un arbre, il faut se faire petit et le regarder d'en dessous, c'est dans le yan (côté triste et sombre) que se trouve la vraie beauté, pas dans la vigueur du feuillage qui évoque le faste, la lumière, la richesse (le yin). Cet état de fait va influencer la façon dont nous construisons nos arbres. La branche arrière, la ramification, le groupe des petits dans une forêt etc. vont devenir les points focaux, il faut rentrer dans l'arbre, obtenir un maximum de profondeur, voir la lumière percer le houppier par dessous ...
J'ai dit que Maître Andô n'exposait pas, mais ce n'est pas tout à fait vrai, il possède un tokonoma traditionnel dans lequel il expose, en fonction de ses états d'âme du moment, un kusamono, un bouquet d'ikebana, un arbre, un suiseki ou un kakejiku.
Sa vision du tokonoma est très stricte car elle répond selon lui à des traditions ancestrales qui certes ont évolué et continueront à le faire, mais Papi Andô est très conservateur. Ce sera l'objet d'un autre fil
Voilà quelques notions qui vont être abordées dans des fils dédiés mais qui devaient être dites pour permettre à chacun de nous comprendre, j'espère ne pas vous avoir saoulés