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Le choix du substrat

Quelles qualités rechercher  pour un substrat ?

Un bon substrat drainant et aéré est le gage absolu de la santé de votre bonsai.

Un substrat trop compact asphyxie peu à peu les racines et les empêche de fonctionner convenablement. C’est donc la porte ouverte aux déficiences nutritionnelles et à la déshydratation, ce qui mène à un arbre faible, fragile… De plus des racines asphyxiées et gardées humides trop longtemps seront tôt ou tard victimes de pourriture ce qui met la vie de l’arbre en grand danger.

Au contraire un substrat granuleux et aéré permet un développement optimal des radicelles de l’arbre. Or ce sont ces radicelles qui font tout le boulot d’absorption de l’eau et de l’engrais. De ce fait plus les radicelles sont nombreuses et plus l’arbre sera fort et en bonne santé, plus il résistera aux agressions et aux stress…

En résumé : pas d’arbre fort sans substrat fort (granuleux).

Equilibre entre aération et rétention d’eau

Autant l’asphyxie des racines est dangereuse pour le bonsai, autant le manque d’eau en été peut lui être tout aussi fatal si il est insuffisamment arrosé alors que cultivé dans un substrat peu absorbant.

Le plus important lors du choix d’un substrat c’est donc de trouver un équilibre entre aération et rétention d’eau.

Par exemple, le sable de grosse granulométrie est un substrat drainant et aéré très favorable à la bonne santé des racines. Cependant il retient très peu de solution nutritive lors des arrosages. De ce fait l’arbre dispose d’une réserve d’eau en d’engrais très limitée autour de ses racines, réserve qu’il aura épuisée dans les quelques heures qui suivent l’arrosage. Il faudra donc l’arroser et le fertiliser très souvent, voire plusieurs fois par jour en été.

Si vous ne pouvez vous astreindre à un tel rythme d’arrosage, il faut donc trouver un compromis entre aération et rétention : un substrat aéré et drainant mais qui retient tout de même un minimum d’eau et d’engrais pour pouvoir espacer un peu les arrosages. Pour y parvenir on peut jouer sur la proportion entre les composés granuleux et les composés « absorbants » du substrat.

Les différents constituants

Groupe 1 - constituants granuleux

Le sable de rivière de grosse granulométrie, la pouzzolane (2-4 mm), la pierre ponce, la pumice, le Turface sont tous des substrat granuleux et très aérés, qui permettent aux racines de bien respirer. Par contre ils retiennent peu d’eau et d’engrais.

Groupe 2 - constituants absorbants

Le terreau, la terre de jardin, la tourbe noire sont des substrat asphyxiants et très absorbants. La tourbe blonde, l’écorce de pin broyée et la sphaigne hachée ont un statut un peu à part car elles sont non asphyxiantes et pourtant très absorbantes (elles retiennent bien l’engrais et l’eau tout en restant aérées). Ce sont des bons composants pour les substrats si on les utilise à faible dose en mélange avec des composants du groupe 1.

Groupe 3 - constituants granuleux et absorbants

Entre les 2 extrêmes se trouvent l’akadama et la kanuma. Ce sont des particules d’argile japonaise dure qui constituent un substrat à la fois très drainant et aéré, mais qui retient également une bonne quantité d’eau et d’engrais. L’akadama et la kanuma de bonne qualité constituent donc des substrats presque idéaux pour les bonsaï, leur seul défaut étant leur prix très élevé et la difficulté d’approvisionnement en dehors des pépinières spécialisées en bonsaï.

La Zeolithe (ou Chabazite) est un substitut tres interessant a ces argiles japonaises, et est désormais de plus en plus disponible en Europe.  C'est un substrat granuleux a la fois drainant et rétenteur et qui de plus résiste beaucoup mieux au temps que l'akadama.

Note : Dans tous les cas éliminez d’office le « terreau bonsaï » vendu tout prêt en jardinerie. En lisant l’étiquette vous y trouverez des proportions bien trop importantes de composés asphyxiants (groupe 2). A éviter absolument donc !

Quelles proportions dans le mélange ?

Lorsque l’akadama et la kanuma sont inaccessibles, on peut cependant arriver à un résultat très satisfaisant pour beaucoup moins cher en mélangeant soit même des composés du groupe 1 et 2 selon nos besoins spécifiques.

Il faut commencer par faire le tour de ce qui est disponible autour de chez vous, sable de rivière (type sable pour aquarium), tourbe blonde de bonne qualité, écorces que vous concasserez si besoin est, etc. Parmi ces composants disponibles localement choisissez en deux, un du groupe 1 (ex : pouzzolane) et un du groupe 2 (ex : tourbe blonde).

Ces 2 éléments constitueront la base de votre substrat. Il comportera 2 composants selon une proportion qui dépendra de votre climat, de l’arbre et de votre façon de cultiver. La proportion de l’élément du groupe 2 peut ainsi varier de 0 à 25 % selon vos besoins.

Proportion de composé absorbant dans le substrat:   
0% <----------> 10%  <----------> 25%

Partez d’un mélange constitué de 90% du constituant du groupe 1 (granuleux) et 10% du constituant du groupe 2 (absorbant). Ensuite ajustez cette proportion selon vos besoins propres mais en ne dépassant pas 25 % d’élément absorbant.

Voila quelques tendances pour faire varier la proportion des 2 composés du substrat:

  • Type d’arbre : si votre arbre est un soifard (comme le Serissa) augmenter la proportion d’élément absorbant. Si c’est un économe (comme le pin sylvestre), plus de granuleux.
  • Climat : plus il fait chaud et sec (ex sud de la France) et plus la réserve d’eau et d’engrais dans le substrat doit être importante (mettre un peu plus de composés absorbant). Plus il fait frais et humide (ex nord de la France) et plus le substrat devra être drainant et peu absorbant (plus de composés drainant).
  • Façon dont vous cultivez : si vous pouvez arroser plusieurs fois par jour en été mettre plus de composé drainant, si vous ne pouvez arroser plus d’une fois par jour en été plus de composé absorbant.

Evidemment des tendances sont indicatives, mais vous comprenez le principe  Clin d'oeil

Préparation du substrat

Vous devez d’abord laisser sécher les composants granuleux (groupe 1) et l’écorce de pin puis les tamiser séparément pour ne garder que la fraction de 2 à 4 mm.

Ensuite procéder au mélange en utilisant un récipient comme unité de mesure : par exemple 1 volume de tourbe blonde pour 9 volumes de pouzzolane revient à un mélange de 10 % absorbant - 90 % granuleux de base.

Remarque

Evidemment tout ce qui est dit ici n’est qu’un point de départ pour guider le débutant. La démarche a ici été grandement simplifiée et on peut la compliquer à l’infini, à vous de jouer